Jour 9 – Mercredi 5 Juillet – Des mouches, un apéro et toujours plus de fragilité

Nous subissons aujourd’hui une attaque sérieuse de mouches, elles ont dû trouver la porte d’entrée vers notre chez nous et s’y introduisent allègrement en nombre. Nous commençons sérieusement à douter de notre retour en France. Si nous ne sommes pas revenus le 26 juillet, cela signifierait alors que nous ne serions pas venus à bout de celles-ci.

8h30 : Au boulot, mais c’est le drame ! La cohésion de groupe n’est plus d’actualité : face au succès de nos missions et grâce à nos capacités cérébrales, nous sommes plus que jamais demandés et dans l’obligation

nous subdiviser en plusieurs groupes afin de répondre à la demande en formations.

Quand deux groupes restent à proximité de Tambacounda pour effectuer leurs missions célestes, l’autre groupe a quant à lui vécu son premier dépaysement réel. Ses membres ignoraient que la visite de deux groupements un peu reculés seraient synonymes de safari improvisé. Découverte de la brousse sénégalaise et de ses routes inexistantes : paix à nos âmes, à nos fesses et à nos organes qui ont subi les secousses qu’impose un tel paysage.

Arrivés (sains et saufs) sur les sites, ce sont des femmes plus que chaleureuses et souriantes qui nous accueillent. Nous nous demandons cependant encore pourquoi le mot « toubab » (« blanc » en wolof) fut durant toute la journée associé par ces dernières à des rires moqueurs. Autre fait important : les cheveux de l’un des membres les plus chevelus de l’équipe sont naturels. En effet, Nawel a dû prouver aux femmes que ses cheveux lui appartenaient réellement (elles n’ont pas hésité à vérifier par elles-mêmes en les tirant). Cette dernière a notamment failli repartir avec le petit Mamadou, un bébé tombé sous le charme de sa véracité capillaire.

Dans l’autre groupe, c’est Emilien qui a remporté un franc succès en déclenchant les pleurs remplis de frayeur d’une enfant apeuré par sa seule présence. Cette réaction reste encore un mystère.

Cette journée s’est finalement terminée par un apéro que seuls les membres des projets internationaux d’Unis-Terre connaissent : l’apéro Smecta. Il s’agit d’une réunion festive durant laquelle les membres célèbrent leur fragilité intestinale babtouléenne autour d’un verre de vodka-smecta. Les membres participant à ces évènements ne seront pas nommés ici, ils souhaitent en effet garder l’anonymat.